2015-11-09

 

Conférence le 17 novembre à la Bibliothèque Lucy-Faris de Gatineau (Aylmer)

Mardi prochain, j'aurai l'occasion de présenter les nouvelles tendances de la science-fiction québécoise à la Bibliothèque Lucy-Faris de Gatineau (secteur Aylmer).  Ma conférence est prévue pour 19 h et il y aura des frais d'entrée de 3 $ pour les adultes.

De quoi sera-t-il question ?  Comme l'indique le résumé fourni, il s'agira de se pencher sur l'évolution de la science-fiction québécoise après la Génération V constituée par les baby-boomers (né en 1946 et 1965, selon la définition de Statistique Canada) de la génération vonarburgienne, tels Jean-Pierre April, Natasha Beaulieu, René Beaulieu, Sylvie Bérard, Alain Bergeron, Joël Champetier,  Michèle Laframboise, Yves Meynard, Francine Pelletier, Esther Rochon, Daniel Sernine, Mario Tessier et Élisabeth Vonarburg elle-même.  Pour ne nommer que ceux-là, parmi les auteurs de cette génération qui ont lancé une carrière littéraire avant (ou bien avant) la fin du siècle dernier...  Bref, une fois les boomers et les auteurs hors-Québec ou de fantastique/fantasy écartés, de qui faut-il parler ?
Il y a certes des auteurs plus jeunes, comme Ariane Gélinas, même si son œuvre s'inscrit plus souvent du côté du fantastique que de la science-fiction, ce qui est aussi un peu le cas de L'Empire bleu sang de Vic Verdier, tandis que la trilogie des Voyageurs d'Héloïse Côté penche du côté de la fantasy malgré quelques emprunts à la science-fiction.  Par contre, on ne peut passer sous silence Philippe-Aubert Côté, dont le premier roman est sorti cette année.

Toutefois, je m'attarderai sans doute à cerner quelques nouvelles tendances depuis le dernier quart de siècle.  Bien entendu, je saluerai au passage la montée en force de la fantasy, illustrée par Bryan Perro et Anne Robillard, entre autres, mais cela ne retiendra pas mon attention.  En science-fiction québécoise, je crois plutôt qu'il faut retenir le retour du politique.  Retour longuement attendu, car si la Génération V était politiquement engagée et orientée, cela ne s'est reflété le plus souvent que de façon allégorique, décalée ou métaphorique dans ses écrits.  Le cadre québécois abondamment utilisé par les écrivains québécois d'anticipation d'avant la Seconde Guerre mondiale avait presque complètement disparu, exception faite des traitements uchroniques dans Saisons de Pierre Gélinas, Chronoreg et Les Voyageurs malgré eux, ou du Nord électrique d'April.  Par contre, depuis quelques années, le Québec est revenu en scène, que ce soit dans la série Élise de Michel Vézina et compagnie, dans Les Rois conteurs de Frédéric Parrot, dans les uchronies de Guillemette ou Monière, dans des thrillers comme Voir Québec et mourir de Jean-Michel David ou dans des ouvrages plus utopiques comme Cité Carbone de Jacinthe Laforte.

La politique n'est pas non plus absente de romans d'action pour jeunes et moins jeunes, comme dans les séries Averia de Patrice Cazeault ou Seconde Terre de Priska Poirier.  De même, la série des Clowns vengeurs n'est pas exempte d'une dimension sociale, voire politique.  Enfin, à l'ère de la popularité des zombies, les imaginaires de la fin se sont imposés.  Plusieurs nouveaux auteurs exploitent des contextes post-apocalyptiques ou dystopiques, de Pierre-Olivier Lavoie à André Marois, avec plus ou moins de bonheur.  Si cette tendance est moins neuve dans la science-fiction québécoise (on songera à Surréal 3000 de Suzanne Martel en 1962 ou aux Tours de Babylone de Maurice Gagnon en 1972), elle prend des tournants intéressants avec des séries comme Amblystome de M. V. Fontaine et témoigne sans doute d'un souci écologique larvé.
Ce virage était sans doute annonciateur d'un certain réveil de la politique contestataire dans la foulée du Printemps érable, mais il correspond probablement aussi à l'influence de la science-fiction internationale, dont les séries Hunger Games et Divergent relayées par des transpositions réussies au grand écran.  Cette influence d'autres univers fictifs médiatiques (Star Trek, Star Wars) se distingue également dans des ouvrages occasionnels comme le diptyque Les Protecteurs de Mario Fecteau, un boomer dont les débuts comme romancier sont assez récents, mais elle a rarement porté des fruits véritablement intéressants.

Les autres tendances de la science-fiction québécoise n'émergent que dans le cadre de nouvelles plus courtes et nécessairement éparses.  Dans un contexte éditorial peu propice aux recueils ou même aux anthologies qui permettraient d'avoir une vue d'ensemble de cette production, la production de nouvelles sera saluée au passage, mais guère plus.  Le retour de la science-fiction québécoise est avant tout l'expression d'une génération qui veut parler d'ici et maintenant, des problèmes et des défis qui nous interpellent, et qui ne néglige pas de le faire avec une maîtrise certaine des rebondissements dramatiques de la narration classique.  Quelles sont les œuvres à découvrir ?  Qui sont les auteurs à surveiller ? 

Rendez-vous à Aylmer la semaine prochaine à tous les intéressés pour en savoir plus...

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