2011-01-14

 

Guerre asymétrique... ou symétrique?

Les armées occidentales présentes en Afghanistan ont du mal à se défendre des engins explosifs improvisés, tout comme les forces coalisées en Irak précédemment. En un sens, on peut interpréter ces succès comme la preuve de l'efficacité de la guerre asymétrique, dont j'ai déjà parlé. Toutefois, cette asymétrie est peut-être illusoire. Après tout, quand les Talibans adoptent le même rôle que les troupes de l'OTAN en Afghanistan en se montrant au grand jour et en revendiquant publiquement l'autorité sur un territoire donné, ils sont encore plus susceptibles de se faire écharper et décimer, cette fois par les moyens conventionnels et dévastateurs à la disposition des armées modernes. On l'a bien vu au moment de l'invasion de l'Afghanistan en 2001, qui n'a pris que cinq semaines environ.

Ce qui se dégage donc de ces constats, en fait, c'est une symétrie inquiétante dans la vulnérabilité d'une force armée visible si elle est exposée aux coups d'un ennemi déterminé — à condition que l'ennemi en question soit présent sur le même terrain. Pour l'instant, il demeure difficile pour une force sous-armée de projeter son action sur un terrain dont elle est absente, d'où la construction du Mur en Palestine et le contrôle des frontières exercé par les Israéliens de manière à obliger leurs ennemis à recourir à des roquettes primitives nettement moins efficaces que les attaques terroristes individuelles antérieures.

Néanmoins, cette symétrie est suffisante pour qu'on en revienne aux discours des années soixante, qui soulignait déjà l'impasse potentielle qui guette les adversaires en présence dans les guerres dites asymétriques : ni les forces conventionnelles ni les guérillas ne peuvent gagner, dans la plupart des cas, tout au plus peuvent-ils tenir, de part et d'autre, leur ennemi en échec. Du coup, on ne peut que s'en sortir en négociant... mais il faut être deux pour négocier.

Ou on peut renoncer à la violence comme recours, mais chaque génération doit apprendre de nouveau la leçon de son inutilité à long terme.

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