2009-09-04

 

Ponyo

D'habitude, quand je vais au cinéma voir un dessin animé de Miyazaki, je m'attends toujours un peu à découvrir un film pour enfants et c'est pourquoi je suis alors ravi de constater que ce n'est pas que ça, qu'il y a des profondeurs imprévues, des beautés surprenantes et souvent un apprentissage difficile de la maturité. Jusqu'à maintenant, les films que j'avais vus mettaient en scène l'exubérance et les exigences de la jeunesse dans un monde parfois merveilleux parfois terrifiant, mais qui invitait en définitive au mûrissement. Du coup, mes attentes avaient changé quand je suis allé voir Ponyo — et j'ai été surpris de découvrir un film pour enfants.

En fait, c'est un film sur l'enfance et l'amitié qui sait encore être absolue à cet âge, mais c'est aussi un film sur la vieillesse, car je me demande s'il ne faut pas approcher de la fin pour goûter l'innocence des commencements, toujours gros d'espérances — et de nostalgie... Ponyo, c'est un peu l'histoire d'un père qui doit accepter de renoncer à sa fille, et d'une mère qui doit admettre que son fils grandit et qu'elle peut lui faire confiance.

En apparence, c'est l'histoire d'une fille de la mer, qui ressemble à un poisson rouge doté d'un visage humain (ou d'un poupon habillé d'une chemise de nuit rouge). Son père est un sorcier qui aimerait ressusciter la vie marine d'autrefois dans une mer pillée par les humains. Quand la petite poissonne s'échappe et est jetée à la côte, elle est sauvée par un garçonnet de cinq ans, Sōsuke. En quelques heures, elle est affublée du nom de Ponyo, goûte au sang de son sauveur, déguste du jambon et commence à parler. Dès lors, les deux sont amis malgré les différences — et le film répète plusieurs fois qu'il ne faut pas juger sur la seule foi de l'apparence. Ramenée sous les flots par son père, Ponyo réussit à détourner la magie de son père à son profit, à prendre l'apparence d'une petite fille et à rejoindre Sōsuke, non sans provoquer un soulèvement de la mer qui monte et noie le petit village côtier. Pendant la nuit, la mère de Sōsuke part secourir les pensionnaires de l'hospice. Comme elle tarde à revenir, les deux enfants partent à sa recherche, à bord du bateau que la magie de Ponyo a tiré du jouet favori de son ami Sōsuke...

En apparence, le thème écologique s'efface à la fin, mais il ne faut pas oublier que l'amitié de Sōsuke et Ponyo cache aussi une réconciliation des humains et de la mer, scellée avec un baiser.

Comme film, Ponyo est plus proche de la fable que du récit. Des séquences d'une beauté émouvante concourent à nous plonger dans la tranquillité d'une forêt envahie par la mer et les créatures préhistoriques, dans les profondeurs habitées de l'océan, ou dans la fureur d'une mer déchaînée. Ce n'est pas nécessairement le meilleur film de Miyazaki, qui cherche cette fois à prêcher la bonne parole aux bambins, mais si j'avais des jeunes enfants, je les y amènerais sans hésiter.

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Comments:
Ah tu l'as vu ! Moi c'était il y a quelques semaines. Excellent, bien pour jeunes en effet, rempli de poésie. J'ai aimé le fait que le père est présenté comme un "Méchant" au début, ce qui fait qu'on se sait pas trop pourquoi il court après Ponyo avec ses vagues ensorcelées... il fait aussi un peu savant fou.
La mère est une déesse magnifique.
Je recommande aussi !

Lily
 
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