2009-08-26

 

Du pays du roc au pays du bois

En repartant de Thunder Bay vers le nord, le tourisme se fait minéralogique ou géologique. Du chemin de la plus grande mine d'améthyste du Canada, on embrasse un paysage immense.À une heure de route plus au nord environ, le canyon Ouimet est un majestueux et concret rappel des ères glaciaires. En raison de sa formation qui remonte à la fonte des glaciers et grâce à sa grande profondeur, il a pu conserver des spécimens d'une flore subarctique que l'on ne retrouve plus aujourd'hui qu'à mille kilomètres plus au nord. D'un premier belvédère, en regardant vers l'intérieur des terres, il présente l'aspect suivant.En se tournant vers les rives du lac Supérieur, on découvre le débouché du canyon... Les géologues ne s'entendent pas sur les origines de cette formation. L'un des scénarios proposés suppose le creusement par les eaux de fonte des glaciers des strates rocheuses sous-jacentes, jusqu'à ce que la pierre plus dure des couches superficielles s'effondre. Le canyon serait donc un fossé à moitié comblé par l'effondrement de la surface. À moins qu'il n'ait été enfoncé sous le poids des glaciers... Sinon, je crois qu'on suppose que le creusement a eu lieu en surface, les eaux de fonte formant des chutes qui ont peu à peu reculé en grugeant le roc plus tendre à la base avant de faire basculer le roc plus dur, comme aux chutes Kakabeka ou Niagara, en laissant cette vaste gorge en guise de sillon. Enfin, si je me souviens bien... Cela ne se compare pas aux grands canyons des États-Unis, mais les falaises abruptes et rainurées s'élevant sur près de 100 mètres valent le coup d'œil. Et des formations accidentelles, comme cette « tête d'Indien » en équilibre précaire (photo ci-contre) qui coiffe un pilier, suscite l'étonnement. Difficile de croire que pas une tempête de neige ou un orage, voire un séisme mineur, n'ait jeté à terre cet ornement qui me rappelle (en plus effilé ou plus sculptural) les « pots de fleurs » de la baie Géorgienne ou de la baie de Fundy. La profondeur du canyon fait toutefois sa valeur, préservant un micro-climat froid propice à l'arénaire, la pyrole à grandes fleurs, la renouée vivipare et aux hépatiques. C'est un peu la toundra qu'on aperçoit en regardant vers le bas, des arbres rabougris s'enracinant vaille que vaille dans la rocaille...Mais on peut aussi jeter un coup d'œil en biais, en espérant que le canyon prenne un autre aspect. Je ne me prononcerai pas...Quand j'ai repris la route, c'était celle du retour (en roue libre pendant une partie de la descente depuis les hauteurs du canyon, si ce n'est que pour économiser l'essence). Pour raccourcir (et toujours économiser un peu d'essence), le retour à Montréal passera d'ailleurs par la route du nord, par le lac Nipigon, Geraldton, Hearst et Kapuskasing...

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