2009-07-03

 

La sélection (naturelle?) des scientifiques

Un billet du blogue BackRe(Action) signale un article (.PDF) de Bruce G. Charlton dans la revue scientifique Medical Hypotheses qui pose la question « Why are modern scientists so dull? How science selects for perseverance and sociability at the expense of intelligence and creativity ». La blogueuse qui signe le billet critique la méthodologie, mais peut-être parce qu'elle se sent attaquée puisqu'elle fait partie de l'institution scientifique... Inversement, Charlton souffre peut-être de ce complexe d'infériorité que l'on retrouve de temps en temps (et pas si rarement que ça) chez les adeptes des sciences sociales et humaines face aux sciences exactes.

Certes, la solution proposée par Charlton n'est pas convaincante, mais la blogueuse se coupe dans sa conclusion :

« Scientists themselves are well aware of the need for revolutionary science/risky projects/transformative research. They also know brilliant people can be complicated. They know the value of disagreement. They are smart people and most of them know who Kuhn, Feyerabend and Popper are. They are in academia because they are dedicated to science and truth-seeking. The problem is not that they don't know what to do. The problem is that "the system" does not allow them to follow their instincts and various sorts of pressure (most notably financial and time pressure) deviate their interests. This in turn has consequences for the selection process. In the long run this can lead to a detrimental population of the academic research environment. »

Déballons ceci. Tout d'abord, que les chercheurs soient conscients du besoin d'explorer des hypothèses plus hardies n'équivaut pas à dire qu'ils sont prêts à le faire... Non sequitur. Ensuite, l'autrice conclut que le problème est systémique et que le système détourne les chercheurs des pistes les plus intéressantes, ce qui tend à sélectionner certains comportements. Or, c'est justement ce que Charlton concluait, à la seule différence qu'il y voyait la sélection de tempéraments, et non de comportements. Au bout du compte, le résultat est le même, et la solution se fait attendre. Mais Charlton a au moins eu l'audace de proposer une solution possible pour changer ce système de sélection — tandis que la blogueuse se borne à réclamer, implicitement, des ressources infinies pour les chercheurs, ce qui ne semble guère réaliste.

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