2009-02-19

 

Les glaces qui fondent

J'ai souvent évoqué ici la fonte des glaces flottantes de l'Arctique dont l'évolution a pris de vitesse les prévisions consensuelles des climatologues. Selon les chercheurs, on avait sans doute négligé un facteur d'emballement additionnel, mais subtil : un article qui paraîtra sous peu mettrait en évidence l'effet des flaques d'eau de fonte à la surface des glaces les plus neuves. Plus les glaces flottantes sont neuves, plus elles sont lisses et plus les flaques de glace fondue sont étendues. Plus elles sont étendues, plus elles absorbent le rayonnement solaire et accélèrent la fonte des glaces. Cet effet avait été négligé, mais comme la fonte estivale est de plus en plus prononcée, le pourcentage de glaces neuves l'hiver augmente et l'étendue de ces flaques aussi.

Du coup, on se dirige plus tôt que prévu vers un nouveau régime : l'été, il restera de moins en moins de glaces à la surface des flots; l'hiver, la superficie totale des glaces diminuera beaucoup moins, mais il s'agira surtout de glace fraîche, d'épaisseur réduite et d'autant plus encline à fondre par temps chaud.

Quant aux glaciers, leur état est examiné en détail dans ce nouveau rapport de l'ONU qui prévient que si rien n'est fait, de nombreux glaciers disparaîtront d'ici la fin du siècle. La diminution est patente. En tirant mes données de ce bulletin (.PDF) du World Glacier Monitoring Service, basé en Suisse, j'ai obtenu la figure suivante, qui illustre l'évolution des glaciers dans neuf massifs montagneux différents tout autour de la planète.Jusqu'en 2005, on observe une perte cumulative nette (en millimètres d'eau par unité de superficie) pour la plupart des massifs montagneux. Et les pertes sont beaucoup plus grandes que les quelques gains...

Pour les années les plus récentes, les données moyennes disponibles selon ces résultats préliminaires pour 2005-2006 et 2006-2007 révèlent de nouvelles pertes. Pour tous les glaciers suivis par les chercheurs, ce sont respectivement l'équivalent en eau de 1048 et 528 millimètres d'épaisseur en moins; pour les trente glaciers dits de référence (parce que leur répartition géographique est plus uniforme) qui sont suivis depuis au moins 1980, les pertes sont encore plus marquées : 1255 et 673 millimètres.

Certes, on aimerait avoir des observations suivies sur une période plus longue. En fait, il existe d'autres preuves du recul de nombreux glaciers depuis la fin du XIXe siècle, mais elles sont plus approximatives. Nettement, la tendance sur presque trente ans est assez claire.

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