2009-02-27

 

Le respect des lois

L'éclatement de la bulle financière (et boursière) a quelque chose de rassurant. (D'aussi rassurant que la rétraction du Journal of the British Interplanetary Society qui confirmait que les lois de la nature s'appliquaient à l'effet de fronde.) Cela fait des années que je lisais des analyses par des auteurs convaincants sur la bulle immobilière qui alimentait les autres bulles, et il était clair que l'augmentation des valeurs reposait sur beaucoup d'air chaud, ou si on préfère, de ce qu'on appelait autrefois de la spéculation. Une économie croissant à raison de 2-5% par année ne pouvait pas fonder des compagnies croissant à raison de 15% par année.

Ainsi, en fouillant dans le stock choisi de revues que j'ai achetées en magasin (d'habitude, je suis assez rapide pour lire ce qui m'intéresse devant le rayonnage; il faut qu'un article soit particulièrement stimulant ou intéressant pour que je veuille le relire à tête reposée), j'ai retrouvé un numéro du New Yorker du 22-29 avril 2002. Je l'avais probablement acheté pour l'article de Malcolm Gladwell sur Nassim Nicolas Taleb. Cet article, « Blowing Up », doté de sous-titres différents dans la table des matières (« Wall Street's heretic counts on disaster ») et dans la revue (« How Nassim Taleb turned the inevitability of disaster into an investment strategy »), exposait la théorie empirique de Taleb sur la sous-estimation des risques inusités. C'était il y a sept ans, mais l'article expliquait déjà ce que Taleb explique aujourd'hui, avec plus de preuves à l'appui.

L'éclatement de la bulle confirme donc qu'il est impossible d'emprunter au futur des quantités illimitées de richesses. Tôt ou tard, il faut peser sur l'autre bout du levier, soit en augmentant la base économique soit en augmentant la productivité des transformations. Mais la simple spéculation ne suffit pas.

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