2009-01-11

 

Pour défendre la langue française

Comme en témoigne ce billet tout récent d'un auteur néo-calédonien sur son blogue, l'Association pour la sauvegarde et l'expansion de la langue française (ASSELAF) est en train de faire sa promotion puisque j'ai reçu (moi aussi?) un courriel de leur part. Comme l'Association n'accepte que les paiements en euros par chèque postal ou bancaire, je n'ai pas l'intention d'adhérer.

Mais comme le site exprime des réserves face à la réforme de l'orthographe, j'avoue avoir un petit préjugé sympathique en faveur de cette association. La nouvelle orthographe s'est voulue si ambitieuse qu'elle finit par casser les pieds aux professionnels de la langue. Oui, la réforme des traits d'union, des pluriels parfois bien arbitraires dans les noms composés et des accents aigus parfaitement remplaçables par des accents graves s'imposait sans doute. Mais la plupart des autres changements étaient loin d'avoir ce caractère d'évidence.

Le problème est le suivant : si une difficulté de la langue française imposait à l'écrasante majorité des usagers de consulter le dictionnaire, modifier la solution de cette difficulté n'entraîne aucune perte de temps additionnelle. Par contre, si on se met à changer des règles et des graphies qui ne posait aucune difficulté à une majorité ou une minorité appréciable d'usagers, on crée une incertitude nouvelle qui les oblige à consulter les sources jusqu'à ce qu'ils ou elles aient appris la nouvelle norme. Ce qui, répercuté sur des centaines de milliers de personnes qui écrivent tous les jours, voire des millions, crée une perte de temps notable.

Peut-être qu'en fin de compte, la langue française s'en portera mieux, mais une réforme de l'orthographe fait inévitablement changer à un petit pansement posé sur une plaie béante. On a l'impression d'avoir fait quelque chose quand on a surtout évité de faire ce qui pourrait aider réellement. Améliorer les bibliothèques scolaires, disons. Éviter de se lancer dans des réformes de l'enseignement de la grammaire. S'en tenir aux méthodes éprouvées d'apprentissage de la lecture.

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