2009-01-29

 

Manger local?

Dans un article paru en 2008 dans la revue Environmental Science & Technology, Christopher L. Weber et H. Scott Matthews se sont penchés sur l'importance de l'origine locale ou non de la nourriture que nous consommons en Amérique du Nord. Si on veut quantifier l'impact de la nourriture que nous mangeons sur les émissions de gaz à effet de serre, il convient de ne pas s'intéresser uniquement à la distance franchie par un aliment de son lieu de production au magasin, car il faut aussi tenir compte des conditions de production et des modes de transport.

Si on tient compte de l'intensité des émissions (en millions de tonnes d'équivalent de gaz carbonique par tonne-kilomètre), les moyens de transport usités offrent des performances très différentes. Dans la figure ci-dessous, on découvre que si on écarte le fret aérien, les émissions dues au transport par camion sont de loin plus élevées, par kilomètre parcouru et tonne déplacée, que les émissions produites par le rail (rarement électrique aux États-Unis, rappelons-le) ou les navires en mer ou empruntant les rivières et canaux du continent.Certes, les navires et les trains franchissent, d'habitude, de bien plus grandes distances que les camions, de sorte que ceci compense cela. Mais cela change la donne et modifie quelque peu les résultats que l'on attendrait naïvement d'une simple comparaison des distances parcourues.

De plus, pour élever le bétail qui mettra un bon steak dans notre assiette, il faut non seulement des étables et des pâturages, mais il faut aussi nourrir le troupeau en faisant venir les moulées et le fourrage de beaucoup plus loin, de sorte que la distance franchie de la ferme au supermarché n'est qu'une fraction (aussi basse que le quart) de toutes les distances franchies par les ingrédients et composants requis pour élever une tête de bétail. Et c'est sans parler des autres dépenses énergétiques et rejets de gaz à effet de serre. Au total, comme l'explique aussi le numéro de février du Scientific American, la viande de bœuf est la championne toutes catégories des émissions.

Au point où, selon Weber et Matthews, le passage au « tout-local » dans l'alimentation du Nord-Américain moyen ne réduirait que de 5% les émissions de gaz à effet de serre. En revanche, il suffirait de changer son régime un jour sur sept, en abandonnant la viande rouge et les produits laitiers pour du poulet, des œufs, du poissons et des légumes de substitution, et on obtiendrait la même diminution! L'abandon complet de la viande rouge et des produits laitiers représenterait l'équivalent de conduire une voiture entre 8 600 et 13 000 km de moins dans l'année...

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Comments:
Dans le livre "Heat", de George Monbiot, il dit que les supermarchés, avec leurs réfrigérateurs ouvertes, radiateurs prés des portes grandes, lumières brillants, et autres choses comme ca c'est une probleme aussi, et suggére camions livraisons comme un alternative, mais je ne sais pas que c'est vrai mieux...
 
Dans mon quartier, le supermarché fait les deux. Il a un petit stationnement pour les clients et il dessert aussi beaucoup de clients qui viennent faire leurs courses à pied (comme moi).

Mais il offre aussi un service de livraison pour les clients qui n'ont pas de voiture et qui ne veulent pas revenir trop souvent.

C'est efficace dans un quartier aussi dense que le mien. Mais un service uniquement basé sur des livraisons (en choisissant par internet) aurait quelque chose de soviétique, il me semble. Je crois que les gens préfèrent choisir en personne leurs aliments, et il me semble que j'ai vu des études le confirmant.
 
Hmm, je comprende ta point sur les gens qui preferent choisir sa nourriture en personne--particulierement avec les legumes...
 
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