2008-02-07

 

Podkayne de Mars... la rouge?

L'annonce d'un visionnement du film soviétique Repentance (1984) (aussi connu sous le nom Confession en Occident) dans le Diefenbunker en banlieue d'Ottawa m'a permis de découvrir que « repentir » se dit pokayanié en russe. Le mot m'a fait penser au nom d'un personnage de Robert A. Heinlein, Podkayne. Ressemblance illusoire ou réelle? La femme de l'auteur, Virginia, avait fameusement appris le russe vers 1958-1960 avant un voyage en Union Soviétique. Comme le roman Podkayne of Mars est sorti en 1962, Heinlein aurait très bien pu se tourner vers sa femme pour connaître le mot russe pour repentir. Et il aurait légèrement altéré le mot pour en faire le nom d'un saint martien que l'on invoque dans les moments difficiles... (Le regret n'est-il pas une réaction répandue quand on se trouve dans un mauvais pas?)

Mais pourquoi intégrer la notion de repentir ou de regret dans le titre de ce roman? Comme le savent les amateurs, il existe deux versions de la conclusion du roman de Heinlein. Dans la version originale, Podkayne meurt assez bêtement, tandis que la version corrigée l'épargne. Dans les deux cas, les personnages principaux éprouvent le besoin de faire repentance. Le petit frère génial de Podkayne s'est montré trop confiant, et les parents trop absents. Et l'oncle Tom, porte-parole de Heinlein, n'hésite pas à faire la morale aux uns et aux autres. Le sort de Podkayne serait donc d'inspirer le repentir dont elle porte le nom en russe...

Mais il existe un autre sens au mot « repentir » en français. En peinture, voire en gravure aussi, il s'agit d'un retravail d'une œuvre pour en cacher une partie — le terme italien « pentimento »signifie aussi repentir, et il est communément traduit en anglais par « repentance ». D'un point de vue littéraire, c'est ce que la version modifiée du roman avait pour but de faire, mais il aurait fallu que Heinlein soit prophète pour savoir que son éditeur l'obligerait à changer la fin... Un repentir peut aussi masquer un élément qui reste présent mais ne doit pas être vu. En un sens, le double sens du nom de Podkayne serait aussi un repentir, mais il est encore plus douteux que Heinlein aie songé à cumuler autant de sous-entendus dans un seul nom. Quoique...

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