2007-11-13

 

La voyageuse récalcitrante

Dans le Globe and Mail d'hier, une voyageuse revenue d'Europe avoue que le plus grand plaisir qu'elle a retiré de son périple, ce fut de revenir à Toronto et de se faire accueillir en anglais par une vraie Canadienne. Le récit de son voyage en Europe est une litanie de griefs : le décalage horaire, les queues dans les aéroports, les dédales des aérogares, les soucis reliés à la sécurité, les mendiants, les escaliers à escalader ou descendre, l'hébergement plus ou moins bien réservé par internet, le défi de se retrouver dans une aérogare étrangère ou dans la vieille ville de Prague...

Décidément, il y a des gens qui ne sont pas faits pour voyager. Cela dit, Cheryl Jack voit assez clair. Même si elle semble croire qu'elle s'est surmenée en visitant quatre pays en quatre semaines et en apprenant trois mots nouveaux dans trois langues étrangères différentes, elle confesse aussi qu'elle partait en vacances pour échapper au stress du quotidien.

Curieusement, c'est aussi mon cas, mais là où Jack a trouvé les défis du voyage aussi pénibles que ceux de sa vie au Canada, je les trouve beaucoup plus supportables et stimulants. Chercher de l'hébergement pour la nuit, c'est quelque chose qui se règle dans l'immédiat, que l'on finisse par tomber sur un gîte avec un lit ou une chambre de libre, ou sur un camping qui a de la place, ou que l'on se résigne à passer la nuit sur le sol d'une gare. Le jour suivant, c'est fini, et on aura peut-être une histoire à raconter en prime. Idem pour tous les autres petits soucis du voyage.

Certes, les voyages ne conviennent pas aux chichiteuses. Madame Jack a vu grand, elle a pris dix fois l'avion en quatre semaines et elle s'attendait sans doute à trouver des chambres impecs à son nom en débarquant. Moi, que j'aboutisse dans un dortoir d'auberge ou un sous-sol à côté de la buanderie (un certain hôtel à Londres...), je suis simplement content de ne pas dormir dans la rue. Et je tends à éviter les aéroports précisément pour les raisons qu'elle cite : c'est en général beaucoup plus agréable de prendre l'autobus ou le train. On arrive au centre-ville, les formalités sont réduites au minimum et on voit du paysage.

Et tout dépend d'où on part. Madame Jack explique qu'elle avait hâte de retrouver le dernier numéro de Time Style & Design sur la table de son salon (pour « TIME's most affluent and style-savvy readers ») et de prendre ensuite des vraies vacances en se rendant à son chalet au nord de Sault-Sainte-Marie. Ce n'est sans doute pas le train de vie qui prépare le mieux au dépaysement...

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Comments:
Hé hé... J'en prend bonne note pour mes prochains voyages.

Sur un sujet sans rapport avec ce billet, mais j'ose quand même comme je n'ai pas votre courriel, êtes-vous toujours intéressé/cela adonne-t-il toujours à ce que j'aille présenter un petit topo sur la bioéthique dans votre cours? Je me permet de vous relancer étant donné que bien que je sois toujours intéressé je commence à planifier ma fin de trimestre qui va être rocambolesque, et que je dois vérifier mes disponibilités pour un tas de truc. Voudriez-vous me contacter à ce sujet? Vous avez mon adresse sur mon blogue.

Merci et salutations
 
Le récit de Madame Jack est tordant, non? La question demeure: pourquoi est-elle partie de la sorte, avec ce voyage-là? N'avait-elle pas lue sur ce genre de voyage, ne s'était-elle pas préparée...
Effectivement, là où elle a vu tout plein de problèmes, moi, je vois des choses intéressantes.
Mais c'est un fait que si toi ou moi ne nous formalisons pas de nous retrouver dans un dortoir quelque part pour la nuit, la plupart des voyageurs plus «organisés» ne souhaitent que du tout inclus. Le tout inclus peut être rassurant, j'imagine - bien que le fait de me chercher un endroit pour la nuit ne m'ait jamais stressé -, mais le tout inclus élimine tout effet de surprise ou toute possibilité d'improvisation. Or personnellement, c'est dans ces éléments que je retrouve souvent mes meilleurs souvenirs de voyage.
Et, comme tu le dis si bien, c'est toujours dans ces moments-là que l'on tire des événements une bonne histoire à raconter.
Enfin, à part de rares exceptions, je voyage également par voie terrestre (bus, combis, train, vélo, à pied, micros) justement pour éviter les pertes de temps dans les aéroports et les longs trajets pour rejoindre les centre-villes, sans parler du gain en découverte de paysages (nature morte ou animée).
 
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