2007-11-01

 

Enfants du chaos

Comme je l'annonçais il y a une dizaine de jours, le Prix Aurora du meilleur livre en anglais de science-fiction ou de fantastique en 2007 est allé à Children of Chaos de Dave Duncan. En apparence, dans ce premier volume d'un diptyque, il s'agit d'une aventure de fantasy comme beaucoup d'autres, mais elle se distingue par plusieurs traits. D'abord, les protagonistes croient vivre sur les faces d'un dodécaèdre régulier aux faces pentagonales — une idée curieuse qu'un appendice à la fin du second volume est censé éclairer. Ensuite, pour décrire la civilisation vigaélienne, Duncan s'inspire de la civilisation sumérienne ou akkadienne (écriture cunéiforme, temples, etc.). Enfin, il met en scène des personnages qui sont des otages remis aux envahisseurs vigaéliens par les natifs de la civilisation florengienne. Celle-ci a commencé par succomber quand les guerriers métamorphes vigaéliens, unis sous le commandement d'un chef de guerre charismatique, ont déferlé. Les Florengiens n'avaient rien à opposer à des combattants capables de se transformer en bêtes féroces aux capacités décuplées. Mais ce qu'un dieu guerrier peut accorder à ses fidèles peut être contrecarré par les dons d'autres divinités... Les premiers otages florengiens, tous issus de la famille Celebre, ont grandi en captivité. Certains étaient si jeunes qu'ils ont oublié leurs origines et l'essentiel du roman s'attache aux destins contrastés de trois frères et une sœur exilés en terre étrangère.

En toile de fond, il y a cette invasion des terres florengiennes qui a tourné mal pour les envahisseurs vigaéliens. Ils ont voulu placer à la tête des cités conquises des Florengiens convertis au culte de Weru, le dieu de la guerre qui confère à ses sectateurs un pouvoir de transformation en bête combattante. Mais les nouveaux adeptes se sont retournés contre les Vigaéliens et, depuis, les envahisseurs font face à une résistance de plus en plus acharnée. La « Reconquista » florengienne est d'ailleurs sur le point de bouter les envahisseurs hors du pays... C'est sans doute en raison de cette toile de fond — invasion téméraire qui tourne au désastre quand les envahis se soulèvent — que la couverture annonce « a stirring, politically-charged quest duology ». Peut-être que « politically-charged » s'applique uniquement aux intrigues de palais et aux démêlés politiques des exilés florengiens en terre vigaélienne, mais il pourrait aussi s'agir d'une manière de reconnaître les parallèles entre cette guerre et l'invasion de l'Irak...

À la fin du premier volume, les rejetons de la famille Celebre sont enfin réunis et ils vont prendre le chemin du retour. L'amateur d'aventures que je suis ne se privera pas du plaisir d'acheter le second tome quand il sortira.

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