2007-10-09

 

Meilleur qu'Eragon mais...

Le film de fantasy de la semaine est meilleur qu'Eragon, mais pas de beaucoup.

Au Canada, il s'agit du film appelé The Seeker: The Dark Is Rising, un intitulé qui laisse pressentir des projets de suite, voire de série basée sur les livres pour jeunes de Susan Cooper. Aux États-Unis, le film est devenu The Seeker et on sent que le film ne fera pas de petits... La critique n'est pas tendre et la campagne publicitaire a été si discrète que je ne crois pas avoir aperçu de bande-annonce à la télé.

Pourtant, c'est un film qui a des atouts. La cinématographie témoigne de quelques efforts d'originalité, les décors sont somptueux et la plupart des acteurs se glissent dans la peau de leurs personnages avec talent et énergie. Et je me souviens que j'avais lu avec plaisir le roman dont le film est tiré — même si j'ai oublié la plupart des détails.

Seulement, le scénario du film est une chose affreuse et informe, qui trahit souvent le livre, semble-t-il, et qui égrène quelques problèmes familiaux et sentimentaux pour que le jeune héros de quatorze ans ait des problèmes plus immédiats que la fin du monde, qui sera évitée s'il parvient à collectionner six badges de louveteaux, euh, six coupons valables pour un dénouement garanti... bref, six signes signifiant la victoire de la lumière sur les ténèbres.

Sauf que la fin du monde est l'enjeu de toute l'action du film. Or, si le jeune Will n'arrive pas à sauver la planète, on se moquera bien de savoir si son frère aîné a confessé au père qu'il quitte l'université. Il aurait fallu faire sentir aux spectateurs tout le poids de la fin des choses pour que la tension dramatique ne soit pas sans cesse dégonflée par des digressions. Quant aux rebondissements de l'intrigue, ils surprendront peut-être de jeunes spectateurs, mais ils sont souvent ponctuels, de sorte qu'ils ne préparent pas la conclusion ou ne soutiennent pas le suspense.

Et la grande bataille finale est mise en scène dans une nef ombreuse qui obscurcit l'action au point de nous cacher le sort ou les efforts des alliés de Will. On regrettera la lisibilité de la scène finale de Stardust, qui avait su soutenir l'intérêt sans rien cacher des épisodes de l'affrontement ultime. D'ailleurs, c'est curieux, il me semble que le roman d'origine avait fait l'économie d'un duel direct en suggérant beaucoup plus subtilement le désastre écarté par le succès de la quête de Will...

Comme dans le cas du film Bridge to Terabithia, ce sera le public juvénile qui sauvera le film.

Ou non. Car, personnellement, j'ai eu l'impression que Bridge to Terabithia avait un cœur de chair et de sang, alors que The Seeker a tout du produit formaté par Hollywood.

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