2007-10-18

 

Les titres et le texte

Un étudiant est, par définition, quelqu'un qui n'a pas encore appris à distinguer le titre qui coiffe un texte du contenu de ce texte. L'autre jour, dans le Globe and Mail, Sean Junor signait un article intitulé « Freezing tuition fees is not the answer » qui affirmait que le soutien des gouvernements canadiens pour les prêts, subsides et crédits fiscaux étudiants totalisait près de six milliards de dollars sans nécessairement aider les étudiants les plus nécessiteux.

En fait, Junor rejoignait mes propres arguments sur plusieurs points. Reconnaissant que les augmentations du financement des universités représentent un simple rattrapage après des années de coupures tandis que les inscriptions ont augmenté de 25% en cinq ans, il plaide pour de nouveaux investissements consacrés, entre autres, à aider directement les étudiants issus de familles pauvres et des Premières Nations. Et il souligne qu'il faut aussi aider les bibliothèques des universités, embaucher de nouveaux professeurs et juguler l'augmentation de la taille des classes. Il insiste : « Despite the false facade of construction from coast to coast, years of deferred maintenance still cast a shadow. And more scholarships will be required to plug holes in the student financial-assistance system. »

Et pourtant, il s'est trouvé une militante étudiante pour protester dans le Globe and Mail aujourd'hui que Junor était un ennemi des étudiants et pour laisser entendre que son organisme l'était aussi. Pourtant, la mission de l'Educational Policy Institute où travaille Junor est sans ambages : il s'agit d'aider les étudiants pauvres, minoritaires ou sous-représentés dans les universités à accéder à l'enseignement postsecondaire, tant aux États-Unis qu'au Canada. Ce n'est pas exactement une mission de droite.

Certes, cet objectif pourrait nuire aux étudiants déjà bien en place dans le système universitaire et la défense de l'ensemble des étudiants pourrait camoufler une réaction d'ordre corporatiste. Mais je préfère penser que le message conservateur du titre sans doute retenu par le Globe and Mail, et non par l'auteur, a pu abuser les esprits qui ne vont pas plus loin que le titre...

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