2007-06-12

 

Souvenir de Boréal 86

En faisant le ménage pour reconstituer le dossier du space-opéra de Laurent McAllister, j'ai retrouvé le début d'une version manuscrite d'un roman appelé Les trésors de Serendib (devenu par la suite Un trésor sur Serendib). La chose aboutira dans le fonds Jean-Louis Trudel, tôt ou tard. Dans le même calepin, j'ai également retrouvé une lettre composée à Longueuil en septembre 1986 à l'issue du congrès Boréal. Pour les amateurs de vieilleries, j'en livre l'essentiel, à deux ellipses près, ci-dessous, dans toute sa candeur. J'avais tout juste dix-neuf ans...

« J'ai écrit les lignes suivantes de Longueuil où j'étais pour le congrès de science-fiction Boréal 86. Il est fascinant de rencontrer tous ces gens que je ne connaissais que par écriture interposée. Élizabeth [sic] Vonarburg, directrice littéraire de Solaris et écrivaine publiée en France, me rappelle Mme D*** de Louis-Riel... C'est une réunion très intime, à peine soixante-deux participants. Elle est un peu nombriliste : il y a beaucoup d'auteurs et d'éditeurs, mais peu de lecteurs. C'est le dernier épisode de mes vacances, commencées avec le voyage à Expo 86, grâce à ce concours de Pacific Western (je ne peux pas trop m'en glorifier; je calcule que j'avais un peu plus d'une chance sur six de gagner). Quand ce congrès sera fini, ce sera l'entrée à l'université, où j'ai déjà mon casier.

« Soit dit en passant, Longueuil est une petite ville. La rue principale, croisant la vieille route de Chambly, a été rénovée à la mode d'autrefois arrangée au goût d'aujourd'hui : réverbères désuets, dallage de briques rouges, bacs à fleurs, façades retapées, estaminets embellis, maisons historiques garnies de plaques explicatives. Je ne dis pas que c'est laid, mais ce n'est pas authentique. Néanmoins, il y a un air vaguement européen — tôt le matin, du moins. La rue offre de belles échappées sur Montréal, de l'autre côté de la rivière, et ses installations olympiques. L'église est pourvue d'insolites portes en verre — commentaire sur l'Église au Québec ?

« J'ai découvert de nouveaux lecteurs de mes histoires parmi les participants et mon feuilleton semble les avoir accrochés. Je suis étonné, mais les quatre premiers épisodes sont les meilleurs. Pour la première fois, je sens la pression des attentes de mes lecteurs.

« Si je semble prolixe, c'est que je suis en veine de mots. Le congrès m'inspire; j'ai écrit deux courtes nouvelles pour un concours d'écriture sur place. L'une d'elles a remporté le deuxième prix.

« Du côté de mes autres écritures, le septième épisode du feuilleton est terminé, d'une façon qui me déçoit. Mais pas d'impatience, il ne paraîtra pas avant un an, un an et demi. Je pense à ajouter un huitième épisode, vrai épilogue. L'histoire du concours Solaris continue à faire la navette entre moi et Élisabeth Vonarburg; dans deux numéros peut-être... [...] Le roman de madame Marois sera peut-être publié un jour, si les coupures budgétaires le permettent. On verra... À part cela, j'ai quelques projets pour les concours d'imagine... et Solaris. Si mes études me laissent le temps, cela donnera peut-être des résultats. »

Notes

— le feuilleton en question, c'est Le Ressuscité de l'Atlantide, qui paraissait dans la revue imagine... à cette époque et que le Fleuve Noir devait publier en volume en 1994

— la nouvelle primée sur place, « Flash », est paru dans le numéro 5/6 du fanzine Samizdat

— l'histoire du concours Solaris, c'est la nouvelle « Les proscrits de Géhenna », parue dans Solaris 71 en 1987

— le roman de madame Marois correspond, sauf erreur, aux deux romans pour jeunes parus en 1995 chez Médiaspaul, Les Rescapés de Serendib et Le Prisonnier de Serendib (finalistes en 1996 pour le Prix Trillium)

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