2007-06-23

 

Le paradoxe de Fermi sur Terre

Les tentatives de communiquer avec les extraterrestres continuent à faire parler et toute discussion sur le sujet ne tarde pas à explorer les hypothèses habituelles pour expliquer le grand silence cosmique. La difficulté posée par ce grand silence si on admettait les postulats des partisans de la pluralité des mondes aurait d'abord été reconnue par l'Italien Enrico Fermi. Le paradoxe de Fermi contrastait, implicitement, la jeunesse de notre espèce et l'âge nettement plus élevé de l'Univers ou de la Galaxie ; compte tenu des distances relativement modérées entre les étoiles et du nombre d'étoiles, il semblait contradictoire qu'en dépit de cette pléthore potentielle de mondes habités, pas un représentant de ceux-ci ne se soit manifesté sur Terre.

Selon une enquête (.PDF) d'Eric Jones, la remarque de Fermi à la base du paradoxe aurait été formulée à Los Alamos entre le 20 mai 1950 et le 8 mai 1951. Carl Sagan et quelques autres croyaient qu'elle remontait à l'époque de la Seconde Guerre mondiale, mais les scientifiques à Los Alamos durant la guerre avaient d'autres sujets de préoccupation et il semble effectivement plus vraisemblable qu'elle s'inscrive dans le contexte de la première vague soucoupiste.

Il faut noter que le raisonnement de Fermi, qui semble si simple et évident, n'aurait pas pu être articulé beaucoup plus tôt. Cela ne faisait que vingt ans environ que les scientifiques commençaient à se faire une idée de l'âge véritable de la Galaxie et de l'Univers. La certitude de l'existence d'autres galaxies n'était guère plus ancienne. Et la possibilité de voyager entre les étoiles par des moyens techniques n'était évoquée par les auteurs de science-fiction que depuis le début du siècle environ. La démonstration par les Allemands de la capacité des fusées de quitter l'atmosphère terrestre était encore plus récente.

Parmi les solutions proposées au paradoxe de Fermi, il y a l'hypothèse du zoo, qui veut que les extraterrestres pourraient nous contacter mais choisissent de ne pas le faire afin de ne pas perturber notre existence ou notre développement, dans notre propre intérêt. Ce qui est assez proche de la Première Directive de non-interférence de Star Trek.

D'aucuns ont trouvé cette solution improbable, en particulier à la lumière de l'histoire humaine. Depuis quelques années, toutefois, des indigénistes comme Sydney Possuelo militent activement en faveur de la création de réserves protégées qui préserveraient les dernières communautés humaines isolées de tout contact avec le monde extérieur. Il en existe déjà quelques-unes, mais elles sont toujours plus ou moins menacées. Néanmoins, cette volonté de préserver un isolement préférable au contact en tant que tel indique que l'hypothèse du zoo n'est pas si invraisemblable...

Libellés : , , ,


Comments: Publier un commentaire

<< Home

This page is powered by Blogger. Isn't yours?