2007-06-24

 

De Mérimée à Kay

La longue fin de semaine se transforme cette année en une série de partys. Chez Astrodan, hier, ce qui m'a donné l'occasion de visiter deux des nouvelles stations de métro à Laval. Pour fêter l'anniversaire de πR, aujourd'hui. Pour la version canadienne du barbacoa d'origine mexicaine à Old Orchard demain.

Pendant ce temps, je termine un petit recueil des nouvelles de Prosper Mérimée, qui est sans doute plus célèbre aujourd'hui pour sa dictée que pour sa fiction. (Les rats de bibliothèque le connaissent aussi pour sa complicité malheureuse avec le grand voleur de livres du XIXe siècle, le comte Libri-Carucci qui avait dérobé des livres rares à gauche et à droite, dont une partie du fonds Peiresc, le fruit de ces vols ayant alimenté la collection Ashburnham dont les restes se trouvent à Florence.)

J'avais lu « Colomba » et « Carmen », mais j'ignorais à quel point Mérimée avait flirté avec le fantastique. C'est un flirt très todorovien, car les incidents fantastiques ou insolites sont parfois démystifiés et une explication réaliste (la folie du témoin dans « La Vénus d'Ille », par exemple) demeure souvent possible, comme dans « Le Horla » de Maupassant.

Outre « La Vénus d'Ille », le fantastique est sans doute le plus marqué dans « Lokis », histoire lithuanienne qui met en scène un personnage qui pourrait être l'enfant d'une femme et d'un ours. Au passage, Mérimée, qui aimait se documenter à fond sur un sujet, en homme selon mon cœur, nous en apprend beaucoup sur la culture, les coutumes et le folklore de la Lithuanie et des peuples slaves de la région. Il signale ainsi la chasse au joubr, le nom donné à l'urus ou bison européen (et aussi, dans sa graphie anglaise zubr, à un mouvement politique biélorusse). Ce qui m'a rappelé le zubir de Guy Gavriel Kay dans The Sarantine Mosaic, divinité sous la forme d'un urus, que lui-même avait découvert dans un livre de Simon Schama et non dans Mérimée.

Comme je n'ai pas l'édition française de l'ouvrage de Kay sous la main, j'ignore si Élisabeth Vonarburg a traduit zubir par joubir, ce qui aurait été relativement logique et aussi un bel hommage aux lettres françaises.

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