2007-01-31

 

L'innovation au Québec

Mieux vaut tard que jamais. Depuis un an environ, le gouvernement libéral du Québec s'est réveillé et augmente son appui à l'innovation scientifique et technique au Québec. En décembre dernier, le gouvernement lançait même Un Québec innovant et prospère : Stratégie québécoise de la recherche et de l'innovation (.PDF).

Ce que j'ai remarqué en compulsant les dernières statistiques québécoises en la matière, c'est que les indicateurs de la recherche et du développement retenus tracent un portrait flatteur de l'importance donnée au Québec à la recherche et au développement. En 2004, par exemple, les dépenses totales pour la recherche et le développement données en annexe de la Stratégie citée ci-dessus placent le Québec en tête pour les dépenses calculées selon la part du PIB. Ces dépenses représentaient 2,72% du PIB québécois, tandis qu'elles ne représentaient que 2,44% du PIB ontarien ou 2,02% du PIB canadien. (En chiffres, ces dépenses sont respectivement de 7,21 milliards de dollars, 12,6 milliards de dollars et 26,0 milliards de dollars.)

Comme la moyenne du G7 en fait de dépenses pour la recherche et le développement est de 2,5% du PIB, tandis que la moyenne de l'OCDE est 2,26% et celle des États-Unis est de 2,68%, le Québec se classe très honorablement. Il fait mieux que l'Allemagne ou le Danemark, même s'il fait moins bien que la Finlande (3,51%) ou la Suède (3,95%).

Il serait certes possible de critiquer la répartition de ces dépenses, les universités représentant une part beaucoup plus importante qu'ailleurs tandis que les entreprises québécoises se font tirer l'oreille (comme dans tout le Canada, en fait). Mais on peut aussi tester la bonne performance du Québec en calculant les dépenses par tête pour la recherche et le développement.

En utilisant des statistiques officielles pour la population canadienne en 2004, j'obtiens donc des dépenses par tête de 954.88$ au Québec, de 1017.42$ en Ontario et de 812.86$ pour tout le Canada. Qu'est-ce que cela signifie? Tout d'abord, cela veut dire que dans une province aussi riche que l'Ontario, il est possible de consacrer une plus petite part du PIB à la recherche et au développement tout en fournissant plus de fonds aux chercheurs. Ensuite, on doit comprendre que l'Ontario et le Québec s'étant spécialisés dans les activités de recherche et de développement (ces deux provinces ont les plus grosses universités, et la plupart des plus grandes compagnies du pays), il est normal pour elles de dépenser plus que la moyenne dans ce domaine.

Ainsi, le choix de mettre de l'avant le chiffre exprimé en pourcentage du PIB n'est sans doute pas innocent. Il permet de croire que le Québec fait déjà très bien et on peut craindre que ce choix trahit la volonté du gouvernement libéral d'en faire le moins possible pour être ré-élu.

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