2006-11-13

 

Le développement du Québec

Les industries basées sur la simple extraction et exportation des matières premières ont toujours été jugées plus caractéristiques des économies en voie de développement que des économies les plus avancées.

Au Québec, pourtant, on dorlote ces industries (même quand elles sont en voie d'effondrement, comme dans le cas de l'exploitation forestière) et le numéro du 15 novembre de L'Actualité donne la parole à André Caillé, ancien PDG d'Hydro-Québec, qui en profite pour se faire l'avocat des ventes d'électricité à l'étranger.

Pourtant, le même numéro signale le financement croissant de la recherche en Ontario, tandis que le Québec traîne la patte. Citation : « Alors qu'en 1991 les dépenses en recherche des universités du Québec correspondaient à 85% de celles des universités ontariennes, elles n'en représentent plus que 63% en 2005 ».

Évidemment, en 2005, la population du Québec ne représente plus que 60,5% de la population de l'Ontario alors qu'en 1991, elle représentait encore 67% environ de la population de l'Ontario. Comme le Québec est plus pauvre que l'Ontario et a quasiment gelé les frais d'inscription des étudiants universitaires depuis avant 1991 (ce qui affecte indirectement le soutien de la recherche universitaire), la performance est en fait plus qu'honorable.

Si l'Ontario remonte la pente en matière de financement de la recherche, c'est sans doute qu'il commence à se rendre compte qu'il ne pourra plus dépendre longtemps des industries de transformation du secteur secondaire (en particulier dans le domaine de l'automobile) qui sont de plus en plus menacées par la compétition asiatique, la hausse du dollar canadien et le ralentissement de la croissance démographique en Amérique du Nord, alors que le Québec désire réduire sa dépendance sur l'extraction de matières premières depuis au moins la Révolution tranquille et mise depuis longtemps sur la recherche (en particulier dans le domaine de l'aéronautique et de la pharmaceutique) pour assurer la croissance économique.

Y a-t-il péril en la demeure pour le Québec? A première vue, le Québec, malgré des pertes ponctuelles de cerveaux signalées par cet article, n'est pas si mal placé. Simplement, il est en train de perdre un avantage comparatif, celui du financement, et il va devoir décider si certains de ses désavantages comparatifs, dont le fardeau de la réglementation, ne sont pas de trop dans le nouveau contexte d'une course interprovinciale aux meilleurs cerveaux.

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