2006-09-28

 

Un nouveau numéro de Solaris

Solaris 160 vient de sortir. Je n'ai pas encore eu le temps de tout lire, mais je signale quand même la publication de ma nouvelle « Les noms de la proie », avec celles de Mehdi Bouhalassa, Glenn Grant, Julie Martel, Hugues Morin (lauréat du concours d'écriture sur place à Boréal) et Richard D. Nolane.

J'avais entamé cette nouvelle il y a déjà un moment, alors que Gilles Dumay évoquait le projet d'une anthologie qui réunirait des textes correspondant à cette esthétique de la fusion que Francis Valéry et lui prêchaient naguère... C'était donc conçu au départ comme un texte transcendant les genres et reposant surtout sur la force du verbe et de l'imagination. Ainsi, le début brassait sans vergogne des images de science-fiction, de fantastique et de polar.

Puis, comme rien ne s'est vraiment concrétisé du côté de Dumay, j'ai repris le texte pour lui donner un minimum de cohérence sf. Je pensais alors le soumettre pour un projet des Éditions du Vermillon, mais je n'ai pas réussi à boucler la narration comme je le voulais. Autre rendez-vous raté, donc.

C'était sans doute après avoir intégré au texte quelques fragments que j'avais rédigés en voyage. (Quand donc ne suis-je pas en voyage, d'ailleurs?) Trois d'entre eux remontent en fait à une visite de Londres il y a quelques années, mais d'autres passages m'ont été inspirés par des promenades à Montréal ou des réminiscences variées (de Nantes et Millau en France, par exemple). Tout cela ayant été fusionné dans le cadre d'une promenade urbaine qui a pour prétexte une vague enquête policière.

Bref, c'est un objet littéraire assez curieux. Personnellement, il me semble qu'on peut lire cette succession de moments d'étrangeté comme des aperçus du dépaysement radical consécutif à une transformation véritablement futuriste du monde. Malgré Suvin et Gouanvic (.PDF), la science-fiction joue beaucoup moins sur l'altérité que sur l'explication et le dévoilement, mais cette nouvelle tente l'expérience en abordant de biais le projet d'évoquer l'altérité irrémédiable d'un monde futur, c'est-à-dire sans avoir démarré avec une idée préconçue de ce que serait le futur dépeint.

Sinon, ce numéro inclut un article stimulant de Mario Tessier sur les gadgets (mais il faudra que je lui signale à quel point l'ouvrage de Giguère sur les inventions québécoises est nul — un de ces jours, il faudra bien que je finisse par signer l'article sur les brevets canadiens-français que je prépare depuis longtemps).

Et dans ce numéro qui montre en couverture une grande femme verte, on peut aussi lire mon article « Aux origines des petits hommes verts », dont une version était déjà parue dans The New York Review of Science Fiction...

Libellés :


Comments: Publier un commentaire

<< Home

This page is powered by Blogger. Isn't yours?