2006-02-13

 

Remonter à la source (1)

Ce siècle sera religieux ou ne sera pas, n'a sans doute pas dit Malraux. J'en ai déjà parlé.

Mais ils sont nombreux ceux qui voudraient qu'il soit bel et bien religieux. Or, qu'il soit aussi religieux que les dix-huitième ou dix-neuvième siècles en Occident ne serait pas forcément dramatique. La connaissance et la civilisation ont progressé durant ces temps qui nous semblent maintenant obscurs. Toutefois, le retour du religieux s'accompagne dans certaines parties du monde d'un affrontement de la religion et de la science. Des convictions religieuses guident les orientations scientifiques et les croyants entendent parfois dicter carrément aux savants ce qu'il convient de savoir ou de découvrir. Nous revenons à l'époque de la science aryenne ou communiste.

Dans certains cas, si on adopte le point de vue de Sirius, on pourrait le déplorer, mais prôner la patience. Dans le cas de l'environnement, cependant, tout rejet des preuves du réchauffement global, des pollutions et des extinctions d'espèces équivaut à un retard irrémédiable des interventions requises. Il sera toujours temps d'observer les galaxies lointaines ou d'envoyer des expéditions sur des lunes du système solaire; ni les unes ni les autres ne vont disparaître si on remet leur étude à plus tard. Par contre, nous ne pouvons pas ressusciter (pas encore, du moins) les espèces disparues et nous ignorons tout à fait si nous serons plus en mesure d'inverser un réchauffement de la planète dans vingt ou trente ans que si nous nous y mettons dès aujourd'hui.

Dans le contexte des débats enflammés qui font rage, il n'est jamais mauvais d'avoir sous la main les données cruciales. Dans le cas de l'effet de serre, une partie de l'argumentation repose sur la mesure de la concentration croissante de bioxyde de carbone dans l'atmosphère. Pour remonter jusqu'au début de l'ère industrielle, les savants s'appuient sur des échantillons extraits de la glace de l'Antarctique. Des mesures en temps réel de cette même concentration de bioxyde de carbone sont réalisées depuis une cinquantaine d'années au sommet du volcan (actif) Mauna Loa des îles Hawaï. Ces deux ensembles de mesures permettent d'observer l'effet de la combustion de millions de tonnes de bois, de charbon et de pétrole depuis trois cents ans... Cela tout au moins n'est pas niable.

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